Les maladies à transmission hydriques regroupent plusieurs
pathologies dont l'élément commun est le mode de contamination
l'EAU.
L'ampleur et la persistance de ces maladies sont directement
liées aux conditions d'hygiène du milieu général.
Le choléra :
Le choléra est une infection diarrhéique aiguë provoquée par
l'ingestion d'aliments ou d'eau contaminés par le bacille Vibrio
cholerae.
Maladie strictement humaine.
Selon les estimations, il y a
chaque année 3 à 5 millions de cas de choléra, avec 100 000 à
120 000 décès.
La brève période d'incubation, de
deux heures à cinq jours, renforce la dynamique potentiiellement
explosive des épidémies.
Transmission :
Elle est oro-fécale
+ Directe -> par contact
interhumain (mains sales)
+ Indirect -> par tout ce qui peut
être souillé par : les selles, les vomissements, la sueur des
malades
- Le véhicule = l'eau
pollué et/ou les aliments (lait/crudités/fruits de mer
"poisson...")
- Le vecteur = les
mouches réalisent un pont aérien entre les selles et les
aliments.
Symptômes : Incubation de 1
à 5 jours
L'infection cholérique présente 3
formes :
Forme mineure : fréquente 9
cas /10 en période épidémique
+ Diarrhée modérée sans douleurs
abdominales ni vomissement.
+ Evolution spontanément
favorable.
Forme modéré :
+ Douleurs abdominales diffuses
puis rapidement vomissements, diarrhée impressionnantes 50 à 100
selles/24H.
+ Selles abondantes muco-séreuse
blanchâtre eau de riz, odeur fade, jamais sanglante.
+ Avec perte de 3 à 10L/J -> D.S.H
(déshydratation) extracellulaire grave évolue vers la forme
grave.
Forme grave :
Facteurs de risque :
Liés au malade :
+ Déséquilibre de la flore
intestinale et/ou du PH intestinale
+ Malnutrition
Liés au milieu :
+ Promiscuité
+ Mauvaise hygiène individuelle et
collectives.
En Algérie :
+ Insuffisance des ressources
hydrique, aggravée par la sécheresse.
+ Coupures d'eau fréquentes et
longues.
+ Absence de réseau d'eau potable
en zones rurales et urbaines.
+ Généralisation du rejet sauvage
des eaux usées non traitées dans la nature
Traitement :
Réhydratation est fondamentale
pour rétablir l'équilibre hydro électrolytique du malade par
voie IV ou orale en fonction de la D.S.H.
L'antibiothérapie pour diminuer la
durée du portage du V.C
+ Doxycycline 100mg :
- Adulte = 2 gélules
(200mg)/j.
- Enfant à partir de 8ans,
4mg/kg/j pendant 3 jours.
- Enfant de moins de 8ans,
Erythromycine 50mg/kg/j sirop.
Prophylaxie :
Prophylaxie du réservoir :
* Le malade : +++ Déclaration
obligatoire
+ Isolement (hospitalisation).
+ Traitement adéquat.
+ Désinfection (selles/linges/vaiselle).
* Le convalescent : contrôle
1/3/6mois après la maladie.
* Sujet contact :
+ Une enquête épidémiologique pour
découvrir l'origine de la contamination.
+ Dépistage actif des porteurs
sains, si + isolement/traitement.
+ Analyser eaux de boissons et
eaux usées.
Prophylaxie de la transmission
: Basée sur
* L'hygiène individuelle :
+ Hygiène des mains et celle des
installations sanitaires.
+ Cuisson suffisante des aliments
crus.
+ Traitement des eaux destinées à
la boisson (Javellisation/ébullition)
* L'hygiène collective :
+ Renforcement des mesures de
lutte contre les M.T.H :
- Hygiène de l'eau :
approvisionnement en eau potable grâce aux :
+
Contrôle permanent de l'alimentation en eau potable.
+
Traitement et contrôle régulier des puits et sources.
+
Alimentation en eau potable des populations n'ayant pas d'eau
courante.
- Evacuation hygiénique des
eaux usées.
- Evacuation hygiénique des
ordures ménagères.
* Renforcement de l'hygiène
alimentaire (lait et dérivés/huitres/coquillages/proscription de
l'épandage).
* Renforcement du programme de
lutte contre les maladies diarrhéiques.
Les Fièvres Typhoïde et Paratyphoïde :
* Les fièvres typhoïde et paratyphoïde sont des infections
causées par des bactéries "Salmonella Thyphi et Parathyphi A et
B"
* L'hygiène et l'assainissement de
l'eau empêchent la propagation de ses maladies.
* Pose un grand problème de santé
publique en Algérie par manque de programme de lutte
multisectoriel, sévit à l'état endémo-épidémique.
L'incidence anuelle de la typhoïde
est estimés à environ 17 millions de cas dans le monde.
Année
|
Algérie
|
Wilaya de Laghouat |
2003 |
1110 |
16 |
2004 |
1203 |
08 |
2005 |
918 |
23 |
2006 |
945 |
11 |
2007 |
637 |
37 |
2008 |
806 |
55 |
Cas annuels de fièvres typhoïde
Clinique :
Incubation de 10 à 15 jours
Phase d'invasion : 5 à
jours
*
Céphalée/insomnie/vertiges/épistaxis/troubles digestifs
Phase d'état :
* Signe généraux = fièvre 40°C
avec pouls dissocié 90
+ Tuphos = malade prostré et
immobile ou délirant et agité.
+ Anorexie totale.
Diarrhée jaune ocre abondante peut
évoluer vers la D.S.H.
* Examen
+ Langue sèche rôtie/météorisme
abdominale/taches cutanées lenticulaires/SPMG (splénomégalie)
Complications :
* Hémorragies intestinale.
* Perforation grave/Hépatite.
* Cholécystite aiguë.
* Collapsus cardiovasculaire
mortel.
Diagnostic par hémoculture :
* Méthode de référence diagnostic
de certitude.
* 60-80% cas hémoculture + durant
la 1ère semaine
* Sensibilité diminuée par :
+ prise d'antibiotique avant
l'examen.
+ prélèvement tardif après 1
semaine.
+ volume de sang prélevé cultivé
trop faible <15ml.
Diagnostic sérologique test de
Widal :
* AC (anticorps) agglutinant
antigènes O et H de S typhi.
+ Anti-O : apparaissent de la 1ère
semaine, persistent 2-3mois.
+ Anti-H : plus tardif, persistent
très longtemps.
* Avantages :
+ plus rapide et coûteux que
l'hémoculture.
+ complément diagnostique en cas
d'hémoculture.
* Diagnostic coproculture :
+ Positive dans environ 30% des
cas.
+ A répéter (émission
intermittente de S typhi)
+ Valeur diagnostique faible pour
l'infection aiguë.
+ Utile pour détection de porteurs
chroniques.
Traitement :
Général :
* repos complet au lit avec
isolement (avec désinfection des excréta et du linge).
* régime liquide riiche en
calories et vitamines.
* Maintient de l'équilibre hydro
électrolytique si D.S.H (suite diarrhée/vomissements) perfusion
soluté réhydratation.
Antibiothérapie spécifique :
* Le plutôt possible à dose
progressives.
* Thiophénicol 250mg.
+ Adulte 1.5g/j pendant 15 à
21jours.
+ Enfant 30mg/kg/j.
Dans les formes graves associer
une corticothérapie provisoire.
* Bactrim.
* Amoxicilline.
Prophylaxie :
A - Lutte contre le réservoir :
* Malade :
+ Isolement par
hospitalisation et traitement jusqu'à guérison bactériologique.
+ Désinfection en cours
(selles/linges/vaisselle)
+ Désinfection terminale
(des locaux).
+ Déclaration obligatoire
permettant de faire l'enquête épidémiologique (origine de
contamination/recherche d'autres cas)
* Convalescent : contrôle
1/3/6mois après la maladie.
* Porteur sain : dépistage actif
des cas et les traiter
+ Analyser les eaux de
boisson et usées.
B - Lutte contre la
transmission :
1- Les mesures d'hygiène
individuelle :
+ Education sanitaire (propreté
des mains).
+ Hygiène des eaux de
consommation.
+ Destruction des mouches.
+ Cuisson suffisante des aliments
suspects.
+ Stérilisation des crudités
au chlore.
2- Les mesures d'hygiène
collective :
+ Hygiène de l'eau et des ordures
ménagère.
+ Epuration et contrôle
bactériologique des eaux de boisson.
+ Hygiène des légumes en
interdisant l'épandage.
+ Hygiène du lait et des produits
laitiers ( à tous les stades).
C - Lutte contre la réceptivité
:
Par la vaccination; 2 types
injectable et oral, efficacité limitée.
L'Hépatite A :
* Maladie infectieuse virale due à
un Piconavirus "Virus A".
* Contagieuse, endémo-Epidémique.
* Infection précoce dans la
population Algérienne.
* Pévalence presque 100% dès l'âge
de 10-15ans.
Le réservoir :
* Essentiellement humain -> homme
malade.
* La virémie est très brève au
cours de l'incubation et s'arrête dès 1ers jours d'ictère.
* La contagion pendant la période
pré ictérique.
* Pas de porteurs chronique.
Année
|
Algérie
|
Wilaya de Laghouat |
2003 |
654 |
12 |
2004 |
681 |
00 |
2005 |
903 |
03 |
2006 |
895 |
03 |
2007 |
997 |
00 |
2008 |
798 |
00 |
Cas annuels d'Hépatite A
La transmission :
1- direct : Semi direct par les
mains souillées est plus fréquente.
2- Indirect : à l'origine des
principales épidémie.
* Cette voie est prédominante
connaissant la grande résistance du virus en milieu extérieur,
eau de consommation.
* Possibilité de contamination par
les objets souillés (vaisselle/thermomètre/linge)
* Rôle des mouches.
* Transmission sexuelle possible.
Facteurs favorisants :
* Liés à l'hôte :
+ Malnutrition/Surmenage.
+ Fatigue.
+ Perturbation hormonale
(ménopause/grossesse).
- Affection hépatique.
* Liés au milieu :
+ Promiscuité.
+ Mauvaise hygiène (individuelle
et collective).
Clinique : Incubation 15 à
45 jours
* L'hépatite virale la plus
bénigne.
* 90 à 95% formes asymptomatiques.
* 0.1% de formes asymptomatiques.
* Pas de formes chroniques.
Taux de létalité faible (1/500 à
1/1000).
+ signes cliniques en phase d'état
:
- Nausées/Vomissements/
Anorexie/coloration foncée des urines.
- décoloration des
selles/ictère conjonctival et cutané.
- Puis guérisons en 1
à 2 semaines.
- Seule la sérologie
spécifique qui permet de confirmer l'hépatite A.
Traitement :
* Il n'y a pas de traitement
spécifique contre l'hépatite A.
* La guérison des symptômes
faisant suite à l'infection peut être lente et prendre plusieurs
semaines ou plusieurs mois.
* Le traitement vise
principalement ) maintenir un certain confort et un équilibre
nutritionnel suffisant.
La prophylaxie :
* Un meilleur assainissement et la
vaccination contre l'hépatite A constituent les moyens les plus
efficaces de combattre cette maladie.
* un approvisionnement suffisant
en eau de boisson sûre et l'élimination des eaux usées dans des
bonnes conditions au sein des communautés, le tout à une bonne
hygiène individuelle, comme le fait de se laver régulièrement
les mains permet de réduire la propagation du VHA.
La Dysenterie Amibienne :
* Maladie contagieuse parasitaire
"amibe" responsable de l'inflammation ulcéreuse du gros intestin
-> Dysenterie.
* Au cours de la phase aiguë elle
est sous la forme mobile "Entamoeba histolytica".
* Au cours de la phase chronique :
+ Forme plus petite et moins
mobile "Entamoeba
minuta".
+ Forme très résistente, entourée
d'une coque "kystes amibiens".
* L'amibe se dissémine sous forme
de kystes présents dans les selles des sujets infectés. En
milieu tropical, ces kystes peuvent survivre plusieurs jours
dans l'eau et sur les aliments.
* Dans l'intestin, le kyste peut
se transformer en forme végétative, responsable des lésions
intestinales et hépatiques.
* Certains amibes migrent de
l'intestin vers le foie. Plus rarement, les poumons ou le
cerveau peuvent être envahis également.
Transmission :
* elle dépend du stade
d'évolution.
* Peu contagieuse au cours de la
phase aiguë car la forme histolytica de l'amibe est très
fragile.
* Très contagieuse au cours de la
phase chronique vue la grande résistance des formes kystiques
éliminées dans les selles.
+ Transmission direct par mains
sales.
+ En indirecte par le linge/les
aliments souillés/l'eau/les légumes consommés crus.
Clinique :
* Grand polymorphisme dans ses
aspects cliniques.
* La dysenterie aiguë de
primo-infestation : (forme typique)
+ Epreinte (douleurs diffuses du
colon besoins sans élimination de selles).
+ Ténesme (douleurs de striction
du sphincter anal).
+ Selles particulières (fréquentes
15 à 20/24H/peu abondantes/faites de mucus/de glaires/de
sang/pauvre en matière fécale).
+ Altération de l'état général
(fatigue/pâleur/fébricule 38°C/anoréxie et soif intense).
+ Les complications:
- Intestinales
(perforation/rétrécissement inflammatoire/hémorragies).
- Pulmonaires (abcès du
poumon/pleurésie).
- Hépatite +++ (douleur
hypochondre droit/altération sévère de l'état général/fièvre
40°C/ HGPM à l'examen "hépatomégalie").
+ Passage à la dysenterie
chronique : signe clinique atténués.
Examens complémentaires :
* FNS : anémie hyper éosinophilie.
* Rectoscopie : ulcérations de la
muqueuse.
* Copro-parasitologie des selles :
examen de certitude en retrouvant des formes de l'amibe.
Traitement :
* Flagyl cp 250-500mg et sirop
125-250mg
+ Adulte 1.5mg/j (3 prises).
+ Enfant 30 mg/kg/j (2 à 3 prises)
durée 10 jours sans arrêt.
Prophylaxie :
* Déclaration obligatoire ->
enquête épidémiologique à la recherche de la source de
contamination et exploration si d'autres cas dans l'entourage.
* Mesures d'hygiène en particulier
dans l'entourage du cas notamment :
+ Lavage soigneux des mains avant
chaque repas.
+ Suppression des aliments
consommés crus.
+ Stérilisation des eaux de
boissons.
Faire une copro-parasitologie de
contrôle un mois après la fin du traitement pour confirmer la
guérison.
La Dysenterie Bacillaire :
* Les Shigelles, la bactéries du
genre Shigella sont des bactéries touchant exclusivement
l'homme.
* L'espèce Shigella dysenteriae
est responsable de la dysenterie bacillaire.
* Les Shigella sont des bactéries
très proches d'Escherichia Coli.
* Elles sont transmises par l'eau
de boissons et les aliments souillés par les selles des malades
ou porteurs chroniques.
* Il s'agit d'infections
intestinales localisées essentiellement au gros intestin où les
germes se multiplient en provoquant une inflammation de la
muqueuse se traduisant par une diarrhée glaireuse et
sanguinolente.
Clinique : Forme habituelle
* Début brutal par un syndrome
dysentérique = douleurs abdominales
"coliques"/ténesmes/épreintes (sauf besoins douloureux).
* Selles très nombreuses 20 à 50/j
perdant rapidement l'aspect fécal (glaires sanguinolentes ->
crachats rouillé).
* Fièvre 39-40°C/état général
altéré/avec déshydratation sévère.
Examen complémentaire :
Coproculture (ensemencement sur
milieu sélectif "milieu SS"
Traitement :
* Bactrim Cp 1g et 500mg/Sirop
250mg
+ Adulte 2g/j
+ Enfant 50mg/kg/j durée 10jpirs
sans arrêt.
Faire une coproculture de contrôle
un moins après la fin du traitement pour confirmer la guérison.
Prophylaxie :
* Mêmes mesures prophylactique que
dans les Salmonelloses : contrôle des eaux, hygiène alimentaire,
surveillance des porteurs de germes.
Année
|
Algérie |
Wilaya de Laghouat |
2003 |
1932 |
12 |
2004 |
1485 |
12 |
2005 |
1460 |
03 |
2006 |
1010 |
04 |
2007 |
1092 |
01 |
2008 |
1132 |
07 |
cas annuels de Dysenteries
Dr Boulaghmen Nabil
Ahmed
Chef de Service du S.E.ME.P de LAGHOUAT